Ce n'est pas pour vous parler de chirurgie refractive que nous rédigeons cet article aujourd’hui, mais pour aborder un traitement mis au point il y a quelques jours pour soigner la principale cause de cécité dans le monde : la DMLA.
Des chirurgiens britanniques ont utilisé avec succès des cellules souches pour freiner, et réparer la dégénérescence cellulaire des tissus de la rétine. Ceci constitue la première opération chirurgicale de DMLA.
La DMLA, ou Dégénérescence Maculaire Liée à l’âge est, une dégénérescence des cellules cônes et bâtonnets, situées sur la rétine, et particulièrement la macula au fond de l'œil. Les Cônes ont pour fonction de transformer le signal de la lumière en signal nerveux. Le nerf optique transmet ensuite cette information au cerveau, qui génère ainsi une image, en l'occurrence la vision de l'homme. Les bâtonnets assurent quant à eux la vision nocturne. La macula assure la transmission de 90% de l'information visuelle qui sera transmise au cerveau.
La vision captée par l'oeil est transformée en information nerveuse par ces cellules, et lorsque celles-ci meurent en très grand nombre, la vision se réduit, jusqu'à une importante cécité. Le patient souffrant de DMLA verra petit à petit des taches, ombres se former dans son champ de vision. A cela peut également s'ajouter une sensibilité aux contrastes réduite, une diminution de l'acuité visuelle et une déformation de la perception des lignes droites. La DMLA s'aggravant, le patient ne peut plus voir que des taches, sources de lumières ou ombres, entrainant une cécité.
Cette perte de la vision progressive touche en général les personnes âgées, dont les cellules de l'oeil, les cônes et bâtonnets, ne sont plus en nombre suffisant pour assurer une vision normale. Car ce nombre n'est pas illimité et les connes et bâtonnets que chaque individu possèdent à la naissance ne se renouvellent durant sa vie.
La DMLA, peut cependant également apparaitre dès 50 ans, mais est généralement diagnostiquée 15 ans plus tard.
Le fait que le patient souffre de myopie, d'hypermetropie, de presbytie ou d'astigmatisme, n'a pas d'importance sur le développement d'une DMLA.
Deux patients un homme de 86 ans, et une femme de 60 ans avec une vision extrêmement faible ont donc reçus ce traitement.
Un de ces patients, Mr Walter Douglas, 86 ans, se confie à la BBC dans une interview.
Il ne pouvait rien voir avant son opération. Depuis, il peut lire le journal, reconnaitre les visages, et regarder la télé.
Dans les mois précédents mon opération, ma vision étaient extrêmement faible, et je ne pouvais rien voir de mon œil droit. Ce qu'a fait l'équipe est extraordinaire, et je me sens très chanceux d'avoir retrouvé la vue. Déclare-t-il.
La technique, publiée dans la fameuse revue Nature Biotechnologie fonctionne sur la base de culture de cellules souches embryonnaires. Ces cellules, prélevées sur des embryons fécondés in vitro au 7éme jour, possèdent deux facultés très importantes : La première est de se multiplier à l'infinie, la deuxième est d'être des cellules pluripotentes, c'est à dire qu'elles peuvent se différencier en n'importe quel type de cellules de l'organisme.
Concrètement, ces cellules sont converties en cellules de l'épithélium pigmentaire rétinien de la macula, et implantées dans la zone dégénérée. Ces cellules, regroupées en un implant de 40 microns d'épaisseur, d'une surface de 4x6 millimètres, est fixé par une membrane synthétique qui les maintient en place, derrière la couche de cônes et de bâtonnets. Ce patch permet de minimiser la perte de cellules, d'en améliorer la distribution dans l'œil, et de limiter tout autre type de dommage. L'opération relativement délicate ne dure pas plus de 2 heures.
Les deux patients sont désormais sous surveillance des effets secondaires potentiels, tel un rejet de greffe, ou une mutation cancéreuse des cellules. L’objectif étant de s'assurer que les risques encourus sont minimaux pour de futures opérations. Mais on efficacité est extrêmement concluante, et la thérapie se présente comme étant la meilleure solution pour traiter la DMLA.
D'ores et déjà, huit nouveaux patients vont subir le traitement à leur tour. L'objectif étant à terme de rendre cette technique accessible à tout le monde.
Ce traitement, a la possibilité de se présenter au côté des techniques révolutionnaires de traitement de trouble de la vision, tels que le sont la chirurgie réfractive, avec le lasik et le laser femtoseconde, tels que nos ophtalmologues les pratiquent à l'Institut Bordelais de la Vision, à Bordeaux. L'avenir et l'analyse des effets de cette opération de la DMLA, sur le long terme, nous permettra de savoir si tel est le cas.
Sources :
Article du site nature.com
Article du site de la bbc
Inserm