Nous avions laissé notre sage sur l'histoire des traitements des amétropies au XXe siècle, période durant laquelle la lentille de contact fut découverte. Ainsi, durant cette période, jamais la guerre contre les défauts visuels n'a été aussi féroce, et jamais la balance n'a autant basculé en faveur de l'homme, dans cette lutte acharnée qui subsiste depuis près de 6000 ans, période que nous avons balayé, et où l'Homme à pris conscience pour la première fois des phénomènes optiques. L'homme va se créer des alliés de poids dans cette lutte : La chimie, la physique, la mécanique, le numérique. Toutes ces disciplines, entre les mains de puissants cerveaux tels Albert Einstein ou encore Théodore Maiman, vont conduire à des évolutions de plus en plus perfectionnées. Désormais, la production des verres optiques est bien loin du taillage et du polissage du quartz, et appartient à l'industrie de pointe.
Les verres optiques des lunettes connaissent également de nombreuses améliorations. En effet, ils sont de moins en moins épais, de plus en plus légers et puissants. Le verre subit également des traitements afin de le rendre toujours plus performant et confortable. Les matériaux utilisés sont sélectionnés pour leurs caractéristiques. Certains verres, pourront par exemple absorber des rayons ultraviolet (rayon UV du soleil), rayons X et rayons gamma en recevant du dioxyde de cérium. D'autres bénéficieront d'un contrôle du taux d'humidité du verre, c’est-à-dire de la présence d'eau dans le matériau utilisé. Cela permettra de contrôler la sensibilité aux ultra-violets. La fabrication du verre appartient désormais à l'industrie de pointe.Les matériaux utilisés sont sélectionnés pour leur pureté en plus des autres caractéristiques recherchées vu plus haut, afin d'éliminer les impuretés du produit fini. La fabrication suit des étapes scrupuleusement étudiées afin de produire des verres toujours plus performants.
L'optique en plus d'être une science devient à cette période une réelle activité économique. Ainsi, la demande va être de plus en plus croissante, de plus en plus exigeante. Cela va entraîner une pression sur les fabricants de verres, qui vont étendre leurs recherches, et leurs catalogues de verres. Certains catalogues proposeront jusqu'à 100 à 200 verres différents : Les verres, fondus, intègrent de plus en plus des composants spéciaux : des oxydes d'éléments lourds procurant un indice de réfraction élevé accompagné d'une faible dispersion, et divers autres éléments chimiques : sulfure, séléniure, halogénures. Des traitements par application de vernis anti-rayures, anti-salissures ou encore anti-reflet viennent compléter l'affinage du verre correcteur. L'affinage de la forme finale commandée par l'opticien est également une étape de plus en plus complexe et maîtrisée. De nombreuses étapes sont ainsi mises au point. Le verre est découpé de plus en plus précisément pour correspondre à des montures de plus en plus variées. L'ébauchage assure ensuite une courbure adaptée à la correction nécessaire au patient. Le polissage assure une forme précise au verre avant le polissage.
Trois catégories de verres sont désormais distinguées par l'industrie de fabrication des verres, de plus en plus performante : Les verres unifocaux, les verres multifocaux et les verres progressifs. Les verres unifocaux, corrigent la myopie, l'hypermetropie et l'astigmatisme. Comme leur nom l'indique, ils corrigent ces ametropies en déployant une puissance correctrice uniforme sur leur surface. Les verres multifocaux corrigent la presbytie, ainsi que d'autres maux de la vision moins rependus. La surface du verre est divisée en deux ou trois parties corrigeant chacune la vision à une distance différente. Le patient peut donc avoir sa vision de près, intermédiaire et de loin corrigée sur un seul et même verre. Ce dernier type de verre sera remplacé par les verres progressifs, inventés par le français Bernard Maitenaz en 1959, plus esthétiques et confortables.
Désormais véritable industrie de pointe, la fabrication de verres va avoir des conséquences sur d'autres domaines que la correction des amétropies, et qui nécessitent l'optique.
L'optique à outrepassé la simple fonction de correction des amétropies. Elle se retrouve en astrologie, en microscopie, dans l'industrie, en médecine. Une des découvertes particulièrement importantes permettra la plus grande évolution jamais faite dans le domaine de l'optique ophtalmologique : le laser. Au début du XIXe siècle, les physiciens ne connaissaient que deux types d’interactions entre la matière et la lumière : l’absorption et l’émission de la lumière par la matière. Einstein découvrira en 1917 une troisième interaction : l’émission stimulée.
C'est sur ce principe que Theodore Maiman inventera en 1960 le premier laser, succédant au Maser de 1953. D'autres découvertes en matière d'optique permirent cette avancée telle l'amplification optique (la fibre optique), ou le résonateur optique mettant à profit les miroirs optiques. Le laser inventé, il ne reste que peu d'étapes à la chirurgie réfractive pour faire son entrée à la fin du 20ème siècle dans le monde de l'ophtalmologie et créer une vague et d’innovations dans le milieu de l'optique et de la médecine.
Les Hommes au fil des âges ont trouvé de nombreux recours afin de corriger les amétropies. Cependant, jamais jusqu’à aujourd’hui, il n’avait réussi à régler ce problème de manière définitive. En effet, malgré l’invention des lunettes, et le perfectionnement de celles-ci ainsi que celle des lentilles de contact et des verres progressifs, l’homme a toujours dû s’outiller afin de palier à ces problèmes de vision que sont l’hypermétropie, l’astigmatisme, la myopie et la presbytie. Mais la découverte du laser va permettre de résoudre ce problème définitivement. La chirurgie refractive telle que nous la pratiquon à Bordeaux, à l'Institut Bordelais de la vision, utilise la technologie du laser (laser femtoseconde) et va permettre de traiter l’œil définitivement afin de ne plus avoir à être outillé pour guérir l’amétropie du patient. C'est ce que nous aborderons dans la deuxième grande partie de notre saga dédiée au traitement des amétropies à travers les âges, avec notre deuxième partie dédiée à l’évolution de la chirurgie refractive, de sa création à nos jours.